NOTION D'ENFERMEMENT ET TEMOIGNAGES (suite du texte)
----------------------------------------------
ENFERMEMENT
---------------------
APPEL À TEXTES du 21 mars 2020
Cet appel à texte s'intègre dans le projet ENFERMEMENT commencé il y a plusieurs années.
Les textes reçus nourrissent le projet de manières anonyme et libre de droit.
Leur lecture public se fera dans un lieu inhabituel et sous forme d'expérience.
Vous pouvez me faire suivre vos textes par mail, par courrier ou sous forme de bande son ou tout autre format dans lequel vous vous sentez le plus à l'aise.
L’acte et les conséquences d’enfermer les choses, soi même, les autres, sa pensée, le temps, ses rêves, etc … mais aussi les frontières, la relation aux autres m'avait posé question dès lors que j'avais été moi-même enfermée dans un moule de plâtre puis un corset pendant des années, à cause d'une scoliose, lorsque j'avais une dizaine d'années.
Genèse d'un tourbillon de questions autour de cette notion.
En effectuant des recherches sur ce thème qui revenait un peu comme une obsession lancinante, j’ai écouté, lu, vu des expositions en lien avec ce thème, questionné, assisté à des conférences sur les prisons notamment, épluché des articles, des livres notamment de Foucault (qui à tenu en mars 1973 un discours sur le sujet, drôle de coïncidence en mars aussi, juste 47 ans après), échangé avec des ami(e)s et inconnus...
Aujourd'hui je cherche à avoir un retour plus intime, plus authentique, sincère, plus large aussi, sur ce que L'ENFERMEMENT représente aux yeux des autres.
Au vu de la période que nous vivons, plus que jamais tout cela me revient.
C’est pourquoi j’ai eu envie de partager.
J’ai eu envie de recevoir des témoignages, ou bien juste des retours sur ce que représente ce mot pour vous. Racontez-moi ce que vous voulez sur le sujet, une expérience vécue, ce que vous avez vécu en cette période de confinement, rien si cela ne vous intéresse pas ou encore des références à lire, écouter ou voir qui seraient en lien avec le thème.
Une lecture directe m'intéresse beaucoup. Comment avez vous vécu le confinement? Comment avez-vous vécu votre intérieur? Votre intérieur matériel et votre intérieur profond? Vos relations avec vos enfants pour les parents, à votre compagn(e)on, à vous même, à ce qui vous a entouré, matériel, argent etc... Comment avez vous vécu l’injonction. Avez-vous eu une nouvelle relation avec le temps qui passe? A t-elle été bonne, moins bien, meilleure, difficile? Vous sentez-vous enfermé, ou plus libre?
Si vous le désirez, vous pouvez faire suivre ce mail à vos connaissances, à votre liste de contacts ou le partager comme vous le voulez en leur demandant de me répondre directement sur cette adresse mail : enfermement1@gmail.com
Je vous remercie de votre lecture et de vos retours si vous en avez envie.
Merci
Stéphanie
TÉMOIGNAGES
CI-DESSOUS
TEXTES REÇUS
APPEL À TEXTES 20 MARS 2020
Tout d’abord une citation tirée de « la haine » de Kassovitz : « nique sa mère on est enfermés dehors! » je l’adore, pleine de paradoxes et criante de vérité à la fois.
Enfermement dans un schéma de pensée
incapacité à adapter / revoir son jugement/ sa façon de penser
Enfermement dans une classe sociale
enfermement d’une société dans son système social (dictature par exemple) ou économique (système néo libéral) jusqu’à l’épuisement, jusqu’à en vomir, enfermement / obstination.
Enfermement physique
le tétraplégique est enfermé dans son corps immobile
Enfermé dans une dépendance (drogue, affective..) et impossibilité ou douleur ou peur d'en en sortir
-------------------
je me souviens d’un spéléologue qui s’était enfermé plusieurs semaines dans une grotte pour y mener des expériences biologiques et psychologiques. Peut être des analyses à trouver de ce côté ?
L’enfermement peut être aussi une retraite spirituelle comme les termites ou certains moines, permettant l’introspection
L’enfermement peut être aussi une introversion, c’est à dire un replis sur soi, une sorte de "anti-vers les autres"
--------------------
Expérience perso d’enfermement plutôt risible: enfermé dans un ascenseur (en fait j’avais oublié d’appuyer sur étage à atteindre, donc l’ascenseur s’est refermé sur moi et a éteint la lumière…le croyant en panne je me mis a paniquer une peu :-)))) mais c’était plus une peur d’être enfermé que réellement enfermé..puisque en trouvant le bouton porte à tâtons je suis sorti sans encombre..
----------------------
Enfin une réflexion très personnelle, limite de psychanalyse, à décortiquer :
vivre avec des attaches affectives peut être vécu comme un enfermement. Evidemment je suis libre de travailler ou pas, le travail que veux, libre de vivre seul ou pas, libre de m’attacher à certains congénères ou pas.
Dès que j’ai eu mon fils, et c’est peut être aussi la raison qui me l’a fait désirer, c’est la fin d’un vertige d’infinité, le début d’un enfermement. Retenu du fait de son existence. L'attachement à une compagne ou épouse ou amoureuse peut être passager, on peut s’en détacher. D’un enfant non. Jusqu’à la fin de vie de l’un des deux.
Du fait de ce fils, me sont apparues des amarres éternelles, pas le droit de courir le monde, de partir.
Sentiment d'enfermement choisi et auto-imposé en fin de compte
PAs le droit de disparaître non plus.
Il m’arrive d’imaginer quelle aurait été ma vie sans cet attachement filial, sans cet enfermement.Me serais je senti plus libre? certainement . En aurais je été capable? pas sûr
Au delà de cette attache filiale, nous autres animaux avons tous une mère, un père, une famille, et donc des attaches plus ou moins fortes mais toujours présentes.
Cet attachement est vécu différemment selon les humeurs, le moral. D’une force, il peut devenir un boulet, on en revient à l’enfermement.
Evidemment, à mon corps défendant, c’est un enfermement que je m’impose et je le vis comme tel. Un autre moi le vivrait certainement différemment.
J’ai toujours été très libre de mes choix, depuis mes parents jusqu’à mes compagnes, j’ai toujours été encouragé à faire ce qui me plaisait, jamais entravé par quiconque. C’est donc bien un choix, inconscient peut être mais un choix personnel tout de même.
Fonder une famille, avoir un enfant amène la question des compromis. L'Enfermement ici est dans le schéma familial et social et donc de vie. Dès ce choix fait, notre vie est conditionnée par ce compromis.
Pas de jugement ni de regret dans cette réflexion, j’expose juste des faits.
Pas de regrets ni de remords, des questions seulement.
Attache familiale forte = réduction des libertés et/ou enfermement +/- fort
Je suis seulement déçu de ne pas pouvoir essayer tous les choix de vie possibles et imaginables !
La grande question du choix..
Cela m’amène une réflexion sur ce paradoxe:
avoir le choix c’est la liberté, mais devoir choisir est déjà un enfermement.
----------------------
Avant d'apporter mon avis à tes questionnements je souhaitais t'en poser une de question: qu'est-ce qui t'a fait reflechir à l'enfermement? Tu evoques des bouts de réponse dans ton poste mais ce qui m'intrigues c'est que tu parles de ton enfant et de ton accouchement mais je ne vois pas le lien (après j'ai pas donner la vie alors il me manque sûrement des élément ).
J'ai êté intriguée par tes questionnements parce que les miens et ceux des personnes que je rencontre sont souvent plus axez sur la question de la liberté que de l'enfermement, deux terme plutôt antagonistes.
Ensuite parce que pour moi le mot enfermement est très fort, voir violent.
à priori quand j'ai lu ton post d'abord je me suis dite que je n'avais jamais vécu l'enfermement. Puis j'ai réfléchis, l'enfermement physique, j'en ai parfois eu l'impression entre mes 14 et mes 16 ans, quand on me privait de sortie… mais j'étais pas vraiment enfermée, enfin je faisais quand même le mur, bref. Ces moments là, j'ai plus ressentis la diminution de ma liberté que l'enfermement en lui même.
Ensuite j'ai pensé à mes 17 ans (pour contextualisé, j'en ai 23 et demi maintenant), j'ai fait de la dépersonnalisation déréalisation pendant près d'une année, et là j'étais enfermée mais à l'interieure de moi même… En deux mots, je n'avais plus d'émotion, j'avais l'impression d'être physiquement à l'intérieure de mon corps, derrière mes yeux, dans ma boite crânienne à observer mon moi physique vivre sa vie de manière automatique dans ce monde qui me paraissait lointain et irréel. J'étais enfermée en moi, mais surtout je n'étais plus moi… enfin, je doutais avoir été un jour moi et même exister en tant qu'être humain dans la continuité, alors c'est plus l'identité et le libre arbitre qui me posaient question que l'enfermement, mais en plus de plus savoir qui j'étais (et même si j'avais déjà été) je me sentais prisonnière de mon propre corps. Finalement j'ai fait un tentative de suicide et après ça été mieux (comme si ce choc m'avait un tout petit peu reconnectée, mais ce n'est pas la question. ).
Sinon quand j'étais à l'hôpital après m'a TS, pendant 2 semaines, je n'ai eu le droit de sortir qu'accompagnée et pendant quelques minutes dans le jardin de l'hosto. C'était deux semaine, c'était soutenable… mais c'était difficile, ça me donnait l'impression d'une punition, des personnes (médecin) que je ne connaissais pas, qui ne me connaissaient et surtout ne m'écoutaient pas, m'empêchaient de sortir pour des raisons que sur le moment je ne comprenais pas (et qui aujourd'hui me semblent évidentes.). Après il y avait ça de particulier que je n'avais plus vraiment d'émotion à part l'émotion du "j'en peux plus" et du coup à ce moment là j'avais moins besoin d'être dehors puisque de toute façon je n'avais plus de plaisir à rien (mais quand même, ne plus en pouvoir couché sur une pelouse au soleil, c'est mieux que dans une chambre terne, enfin, avec le recul en tout cas). Maintenant que j'en parle je me dis que peut-être même qu'être enfermée à l'hôpital ça centrait mon attention sur cette enfermement physique me faisant un peu oublié mon enfermement mental.
Bref, ensuite je me suis dit que j'ai peur des engagements parce que j'ai l'impression qu'ils m'enferment dans une trajectoire. Alors que c'est faux, c'est des barrières sociales qu'on peut contourner, adapter. Mais c'est très anxiogène, prendre des engagements c'est faire des choix, et faire des choix s'est se fermer la porte à d'autre choix et je le perçois comme une forme d'enfermement. Mais quand j'y réfléchis je sais que faire des choix, même s'ils sont pas optimum, c'est aussi s'ouvrir des portes, se laisser aller vers de nouvelles oportunités qui offriront de nouveau choix et donc, d'une certaine manière étendront la liberté.
Enfin j'ai pensé aux animaux, notamment d'élevage mais aussi de compagnie, qui sont enfermé en échange d'une relative sécurité. Comment savoir s'ils auraient préférer vivre libre dans une relative insécurité ou vivre enfermé mais assuré leur pérennité (genre les animaux du zoo)? Est-ce que moi même je préfère être livrée à moi même dans la jungle ou être nourrie logée dans une grandes maison avec terrain cloturé pour le restant de mes jours? Après cette question on ne peut pas vraiment la poser comme ça, parce que ça dépend de mes expériences passé au même titre qu'on considère différemment un animal qui naît au zoo et connait pas la vie sauvage qu'un autre qu'on aurait arraché à son milieu pour l'enfermer.
Enfin, j'ajouterai que l'enfermement entre quatre murs, ça me fait pété un câble, parce que j'ai besoin de vitamine D, de sentir l'aire sur mon visage et d'observer les autre formes de vie, parce que ça m'apaise je crois. C'était difficile pour moi de travailler en centre ville, surtout les longues journée de 10h, aller faire des poses clopes sur le bitume chaud qui pue l'essence…
Enfin voilà, en mode brainstorming, c'est ce que m'évoque l'enfermement. C'est fouillis et pas forcément pertinent mais c'est ce que ça m'a évoquer…
Mais vraiment maintenant je me questionne sur l'antagonie des concepts de liberté et d'enfermement…
A toi maintenant.
----------------------
Je ne subis pas cette injonction comme une contrainte insupportable.
En partie parce que nous avons beaucoup d’autres injonctions injustes, sournoises ou dominatrices dans notre vie.
Aussi parce que cette injonction-là est teintée de prudence empathique vis à vis des autres, de sacrifice pour le bien commun, de santé publique et d’intérêt général, théoriquement vouée à n’être que passagère et nous offrant un temps bienvenu de respiration et de pause dans le rythme effréné de la vie moderne.
Ensuite parce que j’ai d’habitude l’impression d’être en décalage avec le monde, au ralenti, plus qu’oisive ou à trop intellectualiser, prudente plus qu’il n’en faut, partisane du moindre effort, etc. Et que pour une fois j’ai l’impression d’être adaptée à ce que l’on attend de nous.
Ces premiers jours de confinement m’ont invitée à profiter de la liberté que j’ai à la maison : passer du temps au jardin et dans la cuisine et y être créative, danser, dessiner, écouter de la musique, chantonner, discuter avec les voisins à travers les haies, écouter les oiseaux, reconnaître les plantes…
J’arrive à adopter un rythme et à trouver de la motivation là où d’habitude le foyer signifie repos du corps. La culpabilité d’être « à côté » m’est devenue étrangère pour une durée indéterminée quand elle naît d’habitude à force de ne pas travailler à un rythme « normal ».
Aussi ce confinement ajoute quelques jalons, quelques règles à mes habitudes mais n’est pas franchement synonyme d’enfermement pour moi. Ce qui l’est plus, c’est l’enfermement dans des pensées cycliques, des ruminements, des certitudes, ce qui peut m’arriver quand je ne trouve personne à mon rythme avec qui échanger, quand je me sens trop étrangère au milieu de mon cercle social habituel. Soit parce qu’il est pris dans son rythme frénétique, soit parce que je m’en exclue par paresse intellectuelle ou par rébellion puérile…
L’expérience sociale est très intéressante : le confinement nous oblige à exacerber l’individualisme et l’isolement qui sont les conséquences sociales du système actuel (plus de marché le dimanche ni de barbecue entre amis) et dans le même temps, il nous coupe des moyens de consommation qui lui sont chers (loisirs, déplacements, bars-restos…).
Un ami m’a demandé comment j’imaginais la situation si en plus des contraintes actuelles, nous étions coupés des moyens de communication. J’imagine le chaos. Nous sommes télécommunico-dépendants.
----------------------
Chère Stéphanie,
L'on se connaît peut-être, ou peut-être pas, mais se connaît-on jamais ? Soi-même déjà ?
Je t'écris pour te remercier de ta suggestion, qui fait écho à plusieurs de mes propres réflexion : l'enfermement.
Qui n'a jamais été traversé par la pensée de l'emprisonnement ? Soit qu'il le vive concrètement en évoluant dans le milieu carcéral, soit qu'il le ressente comme tel en étant pourtant réputé parfaitement libre de ses droits dans un pays démocratique.
L'enfermement se définit comme en 1/ comme l'action d'enfermer, c'est-à-dire de mettre dans un lieu fermé, d'où l'on ne peut sortir, maintenir dans d'étroites limites qui empêchent de se manifester librement, en 2/ comme l'exécution d'une condamnation à la prison, en 3/ comme une mise à l'abri, en sûreté, en 4/ comme un syndrôme médical dit "locked-in syndrom", et ce ne sont là que quelques unes des acceptions du terme.
C'est précisément cette pluralité d'acceptions qui fait de l'enfermement un concept hautement subjectif : d'aucuns se sentira parfaitement libre car pouvant exécuter toute action dans un espace physique pourtant réduit, n'éprouvant pas de plus grande liberté à sortir qu'à demeurer enfermer. D'autres au contraire se sentiront totalement enfermés bien que présent au coeur de grands espaces physiques, prisonniers dans leur tête,pas dans les faits.
Cela revient à considérer que les limites sont celles que l'on se fixe soi-même, lesquelles sont en outre évolutives au cours du temps. Définir l'enfermement, c'est donc se pencher sur ce qui le distingue de la liberté, de l'ouverture, du "dehors" : et comme tout concept que l'on cherche à définir par son contraire, il n'est rien de plus relatif, donc de plus subjectif.
J'en suis donc arrivé à définir pour ma part l'enfermement selon 3 critères distincts :
- son caractère visuo-spatial : je suis entouré de limites concrètes, physiques, que je peux toucher du doigt et voir de mes yeux ;
- son caractère intellectuel : je suis enfermé dans des normes, des codes, sociaux et sociétaux, un rôle, qui me définissent et définissent la société à laquelle j'appartiens ;
- son caractère spirituel : je suis enfermé dans un monde matriciel qualifié de "réel" tel qu'il m'apparaît, mais suis pleinement conscient que des tas d'autres mondes qualifiés de "virtuels" co-existent et sont les mondes "réels" d'autres entités.
La question sous-jacente est la suivante : l'enfermement dans chacun des 3 pôles est-il volontaire ou subi ?
Là-encore une énorme subjectivité découle de ce questionnement : il appartient à chacun de savoir s'il est acteur ou victime de l'enfermement qui est le sien. Et l'ambivalence est une constante : se sentir bien chez soi ne signifie pas pour autant se sentir mal à l'extérieur, être conformiste n'est pas nécessairement mal vécu ou problématique, et n'exclut pas pour autant un anti-conformisme sur certains des normes ou des codes sociaux/sociétaux, et être enfermé dans la matrice ne sous-tend pas expressément d'en faire une expérience déplaisante...
L'ensemble de ces réflexions m'ont conduit à construire ma représentation du monde qui m'entoure, celle qui aujourd'hui me satisfait : les poupées russes. Mon moi est enfermé dans un corps et un esprit donnés, lequels évoluent dans un univers donné, entouré d'autres corps et esprits, le tout dans un espace visuo-spatial donné, pour la construction mentale duquel je suis doté d'un intellect donné, et d'une spiritualité donnée. Et c'est un vaste équilibre des forces en présence qui rend le tout vivable.
Voilà, c'est à peu près tout, bien qu'il ne soit pas possible de rester enfermé longtemps dans ce raisonnement...
Merci d'avoir permis cet échange.
----------------------
Stéphanie,
je lis ton message à 00:11.
Je vais donc bientôt aller me coucher ;-).
Mais je voulais entrer cette adresse mail pour penser à rebondir sur ton invitation.
Je le ferai ces jours prochains.
Et déjà te dire que les premières choses qui me viennent en écho au thème de l'enfermement, ce sont ces deux écrivains qui ont continué de penser et d'écrire depuis leurs prisons :
- "Cahiers de prison" de Antonio Gramsci, une des plus grandes voix du marxisme italien
- Le magnifique poète insoumis du Maghreb : Abdellatif Laâbi, qui a payé sa liberté de parole par huit ans et demi d'incarcération dure. J'ai son oeuvre poétique écrite avant-pendant-après la prison, si tu veux lire. C'est un bijou véritable.
A suivre pour d'autres partages.
Pour l'heure, je ne vis pas ce confinement comme un enfermement, mais comme un rassemblement; non pas un isolement mais un retour à soi. Je déploierai cela dans un prochain mail.
Je t'embrasse
----------------------
Conjuration
Danse Univers,
Ton immensité cosmique et infini
nous emporte
Danse Etoile,
Ton scintillement lointain et lumineux
nous réconforte
Danse Soleil,
Ta lumière puissante et éternelle
nous réchauffe
Danse Lune,
Ton visage souriant et apaisant
nous berce
Danse Nuage,
Ta chevelure épaisse et moelleuse
nous enveloppe
Danse Vent,
Ton souffle chaud et tendre
nous caresse
Danse Neige,
Ton manteau blanc et épais
nous protège
Danse Pluie,
Tes larmes légères et transparentes
nous consolent
Dansez pour nous
Dansez pour nous
Dansez pour nous
La danse macabre du Coronavirus,
Sans entraver la ronde de la Terre,
nous paralyse,
Pauvres humains.
----------------------
Bonjour Stéphanie,
Je suis X, nous avons suivi un stage d'écriture à X en novembre dernier et avions eu de la sympathie, l'une pour l'autre.
X a envoyé ce mail de propositions d'écriture à toutes ses connaissances.
J'ai été très émue de ta réponse et de ta demande sur la notion de l'enfermement.
J'ai essayé, ce matin de te téléphoner sans succès.
Je pense que pour toi ce confinement te renvoit à des choses très difficiles et que c'est pour toi encore plus dur que pour d'autres
Courage, je serai contente de t'avoir au téléphone. On avait prévu de se voir mais … la vie en a décidé autrement pour le moment.
Je te rappelle mon N° de tél :XX XX XX XX mon portable passe très mal chez moi et je préfère le fixe.
Bises de loin, mais très amicales
----------------------
Bonjour,
Merci de partager tes réflexion. Personnelement je ne me sens pas enfermé.
Je suis très heureux de ma situation entre télétravail et jardinage.
Au contraire pour moi c'est une chance de ne pas avoir le choix que de rester là et de faire avec les ressources présentes sur place.
Merci la vie :)